Suppression des règles prudentielles des laboratoires

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Dans l’optique de redonner du pouvoir d’achat aux Français et de développer en même temps la libre concurrence dans une série de secteurs, le Premier ministre a annoncé une série de mesures. La suppression des règles prudentielles pour les laboratoires en fait partie. Sitôt ces propos ont été prononcés, sitôt le Syndicat des Biologistes (SDB) a décidé de réagir. Il semblerait en réalité que cette mesure ne soit nullement favorable aux patients.

La décision de suppression des règles prudentielles par le gouvernement

Le 5 mars 2019, Edouard Philippe fait une annonce qui ne sera certainement pas sans conséquence. Le Premier ministre, dans sa démarche de réduire les contraintes existantes de chaque laboratoire d’analyse médicale et leur faire baisser les prix, a décidé de supprimer les règles prudentielles pour les laboratoires. C’est ainsi qu’Edouard Philippe soutient que l’essentiel des analyses devrait désormais être réalisé sur place. Ce discours a été prononcé à l’occasion de la célébration de l’anniversaire de l’Autorité de la concurrence. La décision s’appuie sur la libre concurrence, que le Premier ministre souhaite exacerber dans le secteur de la biologie médicale. Mais cette annonce n’a pas véritablement provoqué l’effet escompté.

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En réalité, le Syndicat des biologistes considère cela comme étant une logique contraire à l’intérêt général. Il ne comprend pas vraiment la croyance de toute une partie de la haute administration française, qui pense que la suppression de certaines règles prudentielles pour les labos permettra aux Français d’avoir plus de pouvoir d’achat. Ceci donne plutôt l’impression qu’ils n’auront plus le choix. Pire encore, ils auront du mal à bénéficier de soins de proximité de qualité.

Une décision contraire à l’intérêt des patients

D’après le SDB, la décision du Premier ministre n’est pas réellement favorable aux patients. Avec une telle démarche, tout ce qu’aura réussi le gouvernement, c’est bien de laisser la porte ouverte à la constitution de monopoles aux mains d’acteurs financiers totalement étrangers à l’intérêt des patients qui sont présents sur le territoire. D’après le Syndicat, l’économie réalisée ne se fera plus en pouvoir d’achat pour les Français, mais plutôt en économie de remboursement pour la sécurité sociale.

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Le Syndicat met d’ailleurs en regard les efforts de maîtrise de dépenses effectuées par la profession durant ces récentes années.

Afin de dissuader le gouvernement de ses intentions, le Syndicat a décidé d’écrire une lettre au Premier ministre pour que celui-ci leur accorde un rendez-vous. De ce fait, le Syndicat pourra lui expliquer en quoi il est légitime que « la biologie médicale soit encadrée par des exigences médicales et non commerciales ».

L’impact sur la qualité des médicaments et des dispositifs médicaux

La suppression des règles prudentielles dans le secteur de la biologie médicale pourrait aussi avoir un impact sur la qualité des médicaments et dispositifs médicaux. En effet, les laboratoires d’analyse sont responsables du contrôle qualité des matières premières utilisées dans la fabrication de ces produits.

Or, en levant ces réglementations, on risque de voir apparaître des lacunes importantes dans ce processus crucial pour garantir l’efficacité et la sécurité sanitaire de ces traitements. Les éventuelles défaillances qui en découleraient ne seront pas sans conséquences pour les patients.

Il est à noter que certains pays ont déjà vécu cette expérience avec une situation similaire : au Brésil notamment, où toutes les barrières à l’importation ont été supprimées, on a assisté à une augmentation significative du nombre d’accidents liés aux produits sanitaires importés.

Les réactions des professionnels de la santé et des associations de patients

Face à cette annonce, les professionnels de la santé et les associations de patients ont rapidement réagi en exprimant leur inquiétude quant aux conséquences de cette décision.

Le Syndicat des biologistes médicaux (SBM), représentant la profession, a dénoncé cette suppression qui va ‘à l’encontre des principaux objectifs de qualité et d’efficacité du système sanitaire.’ Il souligne le fait que ces règles sont un gage indispensable pour garantir la fiabilité des résultats d’analyses et donc la sécurité sanitaire du patient.

De son côté, l’Association française des malades atteints de pathologies chroniques pour une prise en charge solidaire (AFMPS), se dit aussi préoccupée par l’impact sur les patients : ‘Nous ne pouvons tolérer qu’une telle décision puisse être prise sans concertation avec les parties prenantes’. Elle pointe aussi le risque accru pour les patients atteints de pathologies chroniques ou rares liées notamment à une possible contamination.

Vous devez suivre des règles prudentielles dans le secteur industriel.

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